
Maroc : le sable, objet d’un vaste trafic (vidéo)
Au Maroc, une frange de la population s’investit dans de vastes extractions illégales de sable. Les camions transportent des tonnes de sable du nord au sud.
Des drones sont utilisés pour détecter l’extension des carrières sauvages d’extraction aux abords de projets routiers en cours d’aménagement dans la région de Casablanca-Settat, en prévision de l’organisation de la Coupe du Monde 2030 que le Maroc co-organisera aux côtés de l’Espagne et du Portugal.
Les autorités de la région de Casablanca-Settat en coordination avec les services de l’Équipement et de l’Eau ont mené une opération de contrôle de l’exploitation et de la gestion des carrières de sable. Des drones ont été utilisés pour réaliser un relevé aérien par images de plusieurs axes routiers, échangeurs entre le centre de Casablanca, Nouaceur, Berrechid, Tit Mellil, Rabat et d’autres zones, afin de détecter l’extension de plusieurs carrières exploitées par des entreprises de travaux et de construction en charge de chantiers routiers. Les données obtenues ont été utilisées pour orienter les agents de l’autorité dans la constatation des infractions et la rédaction de procès-verbaux contre les personnes impliquées dans l’exploitation illégale des carrières, en vue de transmettre leurs dossiers au parquet compétent dans les prochaines semaines, rapportent des sources à Hespress.
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Les données visuelles obtenues ont fourni des informations précises sur l’extension de carrières situées dans le périmètre territorial de plusieurs communes, font savoir les mêmes sources, précisant que la comparaison avec les registres des délégations provinciales de l’Équipement et de l’Eau a révélé l’absence de toute déclaration ou demande d’autorisation pour ces exploitations. Il a été découvert que certaines entreprises se sont activement consacrées à l’extraction de la « Toufna » (sable jaune) pour l’utiliser dans l’approvisionnement des chantiers de construction et de réhabilitation routière, avant de les abandonner sans aucune mesure de précaution ou de sécurité une fois les travaux terminés. Autre constat : certaines de ces carrières abandonnées se sont transformées en mares boueuses à la suite des récentes précipitations enregistrées dans la région, mettant ainsi en danger la sécurité des habitants des douars et des zones environnantes.
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Les entreprises en infraction ont été identifiées dans le cadre de l’audit, ainsi que les violations à l’aide de photos et de vidéos montrant l’activité de machines de forage et de terrassement dans des carrières sauvages exploitées par des sociétés chargées de la réalisation de chantiers routiers. De même, le suivi a permis de retracer l’extraction des terres et leur utilisation dans les travaux d’aménagement des infrastructures routières. Pourtant, la loi, qui régit l’exploitation des carrières au Maroc, impose le respect d’un ensemble de dispositions lors de l’exploitation de ces sites. Les entreprises doivent payer des taxes et redevances en contrepartie de l’exploitation et se conformer aux charges et déclarations spécifiques lors des opérations d’extraction et de transport. Les contrevenants (entreprises en infraction) s’exposent à des sanctions financières et administratives pouvant aller jusqu’à la fermeture en cas de non-respect des conditions du cahier des charges accompagnant l’autorisation.
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À préciser que les entreprises travaillant sur des chantiers d’infrastructure peuvent obtenir des autorisations temporaires pour exploiter les carrières, afin de bénéficier des matières premières nécessaires à l’exécution des travaux et d’optimiser le temps et l’effort lors de la mise en œuvre.
Cette opération de contrôle de l’exploitation et de la gestion des carrières fait suite à une visite d’inspection inopinée de Mohamed Mhidia, Wali de la région de Casablanca-Settat, aux travaux de réhabilitation et d’élargissement des axes autoroutiers reliant Berrechid à Tit Mellil et Berrechid à Casablanca, accompagné des gouverneurs des provinces de Nouaceur, Berrechid et Médiouna.
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